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« Faites-nous faire un tour à Cholon, le quartier chinois de Saigon, avec l'après-midi un peu de temps libre » Ce couple de français septagénaire fort sympatique présentait une requête hors du commun.
Je prévois donc la visite du marché chinois de Binh Tay,

les pagodes Phuoc An Hoi Quan et Tam Soi Hoi Quan d'époques, puis un excellent déjeûner dans un restaurant Chinois à Thuan Kieu Plaza.

Suit ma question : « et maintenant que fait-on ? »

Madame, de type asiatique, commence à me raconter son temps à Phnom Penh puis dans le quartier chinois de Saigon à la FOEFI (Fédération des Oeuvres de l'Enfance Française d'Indochine) tenue par Mme Grafeuille durant l'époque des Français. Si deux guerres et 50 ans n'ont pas altérés la mémoire de madame, malheureusement, les arrangements urbanistiques et les noms ont changés.

« Depuis la pension tenue par les sœurs, nous marchions 10 mns jusqu'à l'église de St François-Xavier, où un emplacement pour les chanteurs nous était réservé à chaque messe dominicale». L'église de St François-Xavier à Cholon, c'est l'église de Cha Tham lourde d'histoire le 2 Nov. 1963 où le président du Sud Vietnam Ngo Dinh Diem a été l'objet d'une conspiration fatale des services secrets américains. « C'est facile » dis-je, et nous voilà en plein cœur de Cholon, à cette fameuse église. La gène est lisible sur son visage, et elle reprend hésitante: « Cela ne me rappelle rien, il y a vait une grotte derrière, et l'église était entourée de 2 avenues en Y ».

Je réféchis rapidement et dis connaître une autre église à Cholon qui pourraît correspondre à cette description. Nous arrivons à église mais la surprise débordante chez madame ne vient pas. Nous sortons du véhicule et plus nous avançons, plus je lis un mélange de gêne et de perplexité. Nous tournons autour de l'église et nous découvrons derrière un petit lieu naturel de culte à la Vierge Marie.

¨

L'église est fermée et je nous faire ouvrir sans grand problèmes le grand portail des souvenirs « oui, oui c'est ça ! » dit-elle doucement les yeux tout humides.

Par pudeur, je me retire et la laisse tourner dans cette église de son enfance où le souvenir est ravivé par les saints statues encore intactes

« c'était ici que nous nous asseyions pour chanter, c'était ici que nous prenions l'ostie … »

Elle a arpenté longuement l'édifice catholique en montrant tantôt à son mari, tantôt à moi-même ce qu'elle reconnaissait.

« Si nous avons identifié l'église, nous pouvons ainsi remonter jusqu'à la pension » suggèrais-je. Et nous partons à pied depuis l'église à la recherche de l'emplacement des bâtiments de ‘la protection de l'enfance Français d'Indochine' tels que décrits à l'époque. Nous arrivons devant plusieurs bâtiments depuis recyclé en hôpitaux, où elle invente des similarités des souvenirs. « C'est peut-être là » Sans grand débordement elle finit par dire en apothéose de la gêne : «  Cela a bien changé ».

Le jour commence à baisser, elle finit par souffler « Pourtant c'était proche d'un grand hôpital militaire, car les soldats blessés nous jetaient des bonbons, depuis l'autre côté de la rue à l'arrière. » Nous sommes en temps de paix maintenant, je ne connaîs pourtant qu'un grand hôpital, je propose d'y faire une dernière boucle avant de rentrer.

La boucle terminée, nous prenons la direction de l'hôtel, quand tout-à-coup la septagénaire s'exclame sans retenue « C'est là ! c'est mon école !».

Je donne de brèves instructions à notre chauffeur qui nous arrête presque instantanément pour continuer à pied.

 

 

 

 

Je ne pensais pas qu'une dame de son âge puisse avoir autant de ressources, elle courrait en disant :

 

« C'était ici la guéritte de la couture, c'était ici que le tram passait, c'était de l'autre côté que se trouvait le pensionnat des garçons, c'était ici que j'ai été punie une fois… » .

Les bâtiments étaient aussi intacts que le souvenir. « C'est dans cette salle des classe que les blessés de guerre nous jettaient des bonbons… ». En effet, de l'autre côté de la rue se trouve toujours l'hôpital.

En rentrant à l'hôtel, elle me confiera y avoir entendu comme à l'époque « con lai mồ côi, con lai mồ côi » qui signifie « les petits eurasien orphelins» du nom que les voisins chinois de la pension les avait maladroitement surnommés.

Xavier-Phuong, Jan. 2008, Saigon-Ho Chi Minh ville/ Vietnam

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